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Affichage des articles du août, 2013

Scène 1

Sur ton sein,                   un baiser. Sur l'aréole,                   un ongle. Il arpente le relief. Sur la pointe                   mes lèvres,                                    ma langue et                                                    mes dents Comme une bague. Elles couronnent le chemin de ma main entre                     tes cuisses.

En terre morte

Ici, il ne se passe rien. Rien d’intéressant. Rien qui ne vaille la peine d’en parler à qui que ce soit. À qui pourrais-je bien parler d’ailleurs ? Je ne sais même pas si c’est une vie de passer ses journées dans cette plaine déprimante. C’est à peine si quelques arbres viennent ponctuer le paysage. Ça sent la terre grasse, noire et fertile, une odeur qui imprègne, une odeur visqueuse qui épanche doucement ses relents acres. Parfois la pluie fait remonter des odeurs plus malsaines encore, comme si la terre vomissait l’haleine fétide des soldats, morts ici au champ du déshonneur de la race humaine, tumulus des champs de betterave, quelques futaies perdues en de vagues lignes esseulées incapables de résister à la houle d’Éole. Ce vent est fertile pour ceux qui détiennent la terre, il est aride pour ceux qui ne peuvent rien en faire. Il chante les louanges des grandes familles sucrières. Où qu’ils vivent, quelle que soit l’histoire de cette terre, ils ont ici des rentes à exploiter des h

L'indicible

Je tisse avec le temps l'histoire du rêve et la mémoire de l'attente maille mot mot maille je fais patienter la douleur du manque et l'avidité du corps j'écoute le récit de mes gazelles et de mes oiseaux je n'entends pas les tempêtes souffler à l'extérieur je ne vois pas la neige endormie dans mon lit Moi qui offre mes entrailles au printemps et qui fait naître de mes doigts l'arc-en-ciel Et comme si une voix étouffée me parvenait vers laquelle mon oreille se tend comme si quelqu'un pénétrait mes entrailles elle lui prête l'oreille et de temps à autre capte l'onde d'un signal elle l'habille d'un corps qui devient voix d'abord chuchotée puis s'élève la saisissent des doigts avides d'un corps à caresser à cajoler comme des pétales de fleur ou feuilles de fruit à palper en tremblant dans le duvet du ventre ou sous l'aisselle pénétrant la mousse veloutée d'un tendre passage