La nuit tombe. Les ombres loin d’être oppressantes se font apaisantes. La lune m’éclaire de toute sa magnificience. Astre éloquant et troublant, prompt à illuminer mes nuits pour libérer mon autre. Son aura scintille sur les flots tortueux de ce fleuve capricieux. Ses méandres m’accaparent et m’enveloppent, je me perds dans ses eaux. Aucune angoisse, je sais où cela me mènera, je me laisse faire, confiant. Elle me transporte, me caresse, m’effleure, détend mes chaires, me délivre de toute contrainte. Je suis offert à mes songes, enfin. Je chemine en terrain connu, mon territoire, prêt pour la chasse aux rêves. Mes pas se font félins, mes sensations s’aiguisent, impression étrange de faire corps avec chacun des éléments qui m’entourent, sensation curieuse de connaître les désirs enfouis de ces femmes lunes. Mes pensées se détachent, leurs volutes me happent, ensorcellement, elles et moi réunis. Il n’y aura pas d’incantation, aucun djinn à corrompre car chacun connaît son rôle. Des